La scarlatine est maladie infectieuse fréquente, car nous ne possédons pas de vaccin contre le germe responsable. Elle n’est plus du tout redoutable ni redoutée comme dans le passé où les sujets atteints étaient mis en quarantaine. Par ailleurs, les formes graves, avec éruption très étendue, sont plus rares qu’autrefois ; les formes frustes, avec éruption légère, sont toujours fréquentes, et il est important de ne pas les ignorer, les complications survenant à la suite des scarlatines méconnues et non traitées…
Les symptômes
La maladie débute par une température importante, avec un grand malaise général, souvent des vomissements et des maux de gorge intenses. La gorge est très rouge, donne à l’enfant une sensation de brûlure, et il se refuse à avaler, même à boire. La langue est blanche sur toute sa surface. Rapidement survient une éruption qui siège sur tout le corps, assez uniformément rouge avec un granité un peu plus intense, donnant lorsqu’on y passe la main une sensation de peau grenue. Lorsque l’éruption est intense, l’enfant se plaint d’une sensation de chaleur et de démangeaisons. Elle est toujours un peu plus marquée aux plis de l’aine, de l’aisselle, du coude, et elle gonfle le visage dont le pourtour du nez et de la bouche reste blanc, pâle.
Pendant deux ou trois jours, la langue va se transformer, devenir rouge peu à peu d’avant en arrière, lisse, comme passée au vernis avec des papilles saillantes. La fièvre dure trois ou quatre jours et la maladie guérirait spontanément si on n’appliquait aucune thérapeutique.
La traitement de la scarlatine
Mais la scarlatine est extrêmement sensible à la pénicilline, et à d’autres antibiotiques, qui, administrés par la bouche, ou en injections si le petit malade a du mal à avaler, vont faire tomber la fièvre en douze heures. Néanmoins, le traitement devra être poursuivi pendant dix jours, temps nécessaire pour être sûrement à l’abri de toute complication. Au bout de quelques jours va se produire une desquamation, c’est-à-dire que la peau va se renouveler et partir en petits lambeaux, surtout aux mains et aux pieds, et il n’est pas rare que l’on fasse un diagnostic rétrospectif de la scarlatine devant ce symptôme.
Actuellement, si le traitement est institué précocement, cette desquamation ne s’observe plus. L’enfant peut retourner en classe après dix jour de traitement antibiotique. La scarlatine est très contagieuse, justement par l’intermédiaire du germe responsable, transmis d’un sujet à l’autre par les gouttelettes de salive, et il existe, dans toutes les régions, des foyers d’endémie, et, souvent au printemps et à l’automne, de petites épidémies de garderies, d’écoles. Lorsqu’il y a un cas à la maison, il est indispensable d’administrer aux frères et sœurs, même aux parents s’ils n’ont pas eu la maladie, une dose modérée de pénicilline, un million d’unités par jour, par exemple, pendant dix jours. Pourquoi toutes ces précautions ? La scarlatine est due au streptocoque hémolytique qui sécrète une toxine responsable de l’éruption. Mais l’important est justement ce germe causal pouvant être responsable de deux complications sévères, les néphrites, le rhumatisme articujaire aigu.
Les complications possibles dues à la scarlatine
Elles peuvent s’observer à la suite de toute angine à streptocoque hémolytique, que celle-ci s’accompagne ou non de l’éruption caractéristique de la scarlatine. Voilà pourquoi les médecins font tant d’efforts pour dépister des scarlatines frustes, traduites simplement par un mal de gorge et une petite éruption siégeant à l’aine, aux plis de l’aisselle ou du coude. Voilà pourquoi il est si important de détecter parmi les angines celles dont le streptocoque hémolytique peut être responsable et de les traiter énergiquement par la pénicilline ou un autre antibiotique actif, sans se contenter de thérapeutiques insuffisantes et néfastes car elles masquent les symptômes sans guérir la maladie et n’évitent pas les complications. Au niveau de l’alimentation, il n’y a aucune précaution particulières à prendre. Le petit malade peut manger, boire comme il le désire, aussi salé qu’il en a envie.
Avec la pénicilline il sera guéri en quatre ou cinq jours et, même s’il ne peut encore aller à l’école, vous pouvez le sortir dès que l’éruption a disparu, qu’il n’a plus de fièvre ni de douleurs de gorge. Certains enfants peuvent présenter plusieurs scarlatines – deux, trois, voire quatre – à intervalles plus ou moins éloignés, sans que l’on mette en évidence de déficience de leur système immunitaire. Cela s’explique par les caractéristiques des streptocoques hémolytiques dont il existe plusieurs types. Le streptocoque hémolytique est extrêmement répandu. Des enquêtes faites, en région parisienne en particulier, ont montré que, dans certaines classes, un pourcentage considérable d’enfants en était porteur. D’où l’abandon, plus ou moins habituel, d’un traitement préventif à l’école lorsqu’il y survient un cas de scarlatine. Le germe, en général, saprophyte (c’est-à-dire anodin) dans les conditions habituelles, devient pathogène (c’est-à-dire virulent) sous l’effet d’un stress, d’un « froid », d’une agression quelconque.